Maëlem - Le Portail de Saint-Gratien
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La Princesse Mathilde, dont le souvenir perdure est née à Trieste en 1820. Fille de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie et de Catherine de Wurtemberg, elle est la nièce de Napoléon Ier et cousine germaine de Napoléon III.

Après une union éphémère avec le Prince russe Demidoff de Santos, elle s'installe à Paris et  a l'intention de d'acheter une propriété aux environs de Paris afin d'y passer ses étés. Elle recherche un endroit paisible, facilement accessible par le train. Elle connaît cette vallée pour avoir entendu sa tante, la reine Hortense, comtesse de Saint-Leu, lui en parler et pour s'y être arrêter à plusieurs reprises.

Tout d'abord locataire du château Catinat, alors propriété du Marquis de Custine, elle achète en 1853 le château construit par le Comte de Luçay (aujourd'hui appelé "Château de la Princesse  Mathilde").

Elle y reçoit les hommes de lettres et les artistes les plus célèbres de l'époque : les Dumas père et fils, Mérimée, Sainte-Beuve, Théophile Gautier qu'elle a nommé son bibliothécaire afin de lui assurer une existence décente, Jules et Edmond de Goncourt qui ont laissé un journal riche en anecdotes et descriptions, Gustave Flaubert qui lui réserve la primeur de " L'Éducation sentimentale". L'apogée des rencontres littéraires de Saint-Gratien se situe entre 1860 et 1870 même si, après la guerre contre la Prusse, les hommes de lettres continuent à s'y rendre. Peu à peu, la nouvelle génération a pris le relais de l'ancienne : Guy de Maupassant, Victorien Sardou, François Coppée, Pierre Lotti qui est l'un de ses derniers visiteurs en 1903.

La Princesse ne se contente pas d'être le mécène de son temps, elle s'intéresse également à des oeuvres qualifiées aujourd'hui de sociales, et sait se pencher charitablement sur les déshérités. Elle finance ou favorise la construction entre 1856 et 1859 de l'église actuelle (remplaçant celle du XIIIe siècle qui menaçait de s'écrouler), l'édification de la première école, rue du Général Leclerc (aujourd'hui disparue), l'installation de l'éclairage public, la création de postes d'infirmières.

Le 2 janvier 1904, elle meurt à Paris des suites d'une chute qu'elle fait dans son château à Paris et est inhumée, selon ses souhaits dans l'église de Saint-Gratien (chapelle de droite).

Sur son tombeau s'élève un simple buste de marbre, oeuvre de Wiegele, fidèle réplique de celui de Carpeaux qui se trouve au musée du Louvre.