Il vécut à Saint-Gratien avec sa soeur et
son frère dans le château dont il était propriétaire et donna son nom.
Aujourd'hui vous pouvez l'admirer après son entière restauration.
Cet homme de foi, de caractère et d'honneur avait été surnommé
"Le Père la Pensée" par ses soldats, tant il se livrait à de profondes réflexions avant d'engager
des vies humaines dans le tourbillon des batailles soigneusement préparées qu'il
devait livrer aux ennemis de l'époque.
Disgracié en 1701 à la suite de revers de fortune des armes, il se retira dans
son château de Saint-Gratien alors entouré d'un parc de dimensions imposantes et
qui prenait fin sur les rives du lac actuel
Lac D'Enghien, aujourd'hui.
Les amis qui lui rendaient visite dans sa thébaïde étaient nombreux et distingués :
Bossuet, Fénelon, Vauban, Madame de Sévigné, Madame de Coulanges, le Duc de la
Rochefoucault... et beaucoup d'autres dont l'histoire n'a retenu le nom, mais qui
recherchaient volontiers la présence de cet homme resté modeste et simple et
dont Voltaire a dit :
"Catinat réunit par un rare assemblage les talents du guerrier et les vertus du
Sage."
Fénelon tenait en haute estime Catinat et lui offrit même un magnifique crucifix
en ivoire dont le Maréchal se dessaisit peu avant sa mort en l'offrant à
l'église en 1712.
En 1712, Le Maréchal de Catinat, Seigneur de Saint-Gratien s'éloigna en son
château; l'acte de décès figurant sur les registres paroissiaux d'état civil
est conservé dans les archives.
Sa tombe fut profanée par les révolutionnaires exaltés, mais ses restes
retrouvés par miracle reposent maintenant dans la paix de l'église de
Saint-Gratien.
Les armoiries de ce grand capitaine, auteur des mémoires, homme d'une rectitude
morale exemplaire et capable de générosité, se définissent ainsi dans le jargon
héraldique : "D'argent à la roix de gueules chargé de neuf coquilles d'or."
En les adoptant en juillet 1944, la municipalité rendit un hommage posthume à ce
glorieux fils de Saint-Gratien, qui avait su gagner l'estime de ses
contemporains et mériter le respect que l'on doit à la vertu.
Au seuil du Premier Empire, le Comte de Luçay, Jean-Baptiste Legendre, Préfet
Impérial, fit bâtir en 1806 le second château, appelé château neuf par
opposition à celui de Catinat. Napoléon vint l'inaugurer avec sa cour pompeuse
et chamarrée, ce qui donna lieu à une somptueuse réception suivie en nocturne
d'un féerique feu d'artifice sur le lac avec promenades en gondoles illuminées.